HISTORIQUE DU CHANVRE- 18eme siècle à 1950

Le chanvre- cannabis est peut-être une partie de la réponse aux questions environnementales, énergétiques et de sécurité alimentaire de notre monde en pleine mutation.

Victime collatérale d’une évolution technologique dans un premier temps, le chanvre subira rapidement les effets d’une machination politico-industrielle qui menacera d’ éradication sa filière.

À quoi ressemblerait le monde si le chanvre n’avait jamais été interdit, c’était au-delà de l’imagination.

Le retour à la réalité et le rappel de tous les enjeux auxquels notre civilisation doit faire face ont allumé une flamme qu’il sera difficile d’éteindre.

Douze mille ans nous sépare de la première dosmestication du cannabis – chanvre dans le Nord-Est de la Chine. Le cannabis, une des plantes les plus anciennement cultivées avec l’orge et le blé( Lucas Fumagalli, étude publiée dans Science Advances 2021).

Sa culture est largement répandue depuis l’ Antiquité.

À la fin du XVIeme Siècle, la culture du chanvre est incontournable dans le fonctionnement des économies des empires d’Europe. Au centre du conflit entre les puissances navales ennemies la production et le commerce du chanvre chute en Europe avec les divers embargos mis en place.

Pour palier à ce manque de matière indispensable à la maintenance de leurs vaisseaux, les monarchies européennes s’orientèrent vers les Amériques pour créer une nouvelle source d’ approvisionnement. Au début du XVIIeme siècle, l’Espagne semait du chanvre au Chili, la Nouvelle-Angleterre cultivait du chanvre pour l’Angleterre et les marchands de la Couronne française promettaient d’acheter tout le chanvre que les fermiers canadiens pouvaient produire. Durant cette période, des primes étaient accordées pour la culture du chanvre. Beaucoup de taxes pouvaient ainsi être acquittés en ballots de chanvre et des pénalités sévères étaient souvent imposées aux fermiers qui ne produisaient pas une quantité suffisante de cannabis. Beaucoup de villes modernes ont d’ailleurs tiré leur nom de leur principale ressource économique. Ce qui donna de nombreux Hampshire, Hempstead et Hampton (du mot anglais hemp pour chanvre) de part et d’autre de l’Atlantique.

A la fin IXX eme siècle, la production occidentale de chanvre ralentit avec la fin de la marine à voile (toiles,filets,cordages en chanvre) supplantée par l’arrivée de la propulsion vapeur.

Au cours du XXeme siècle, l’ orientation politique des USA influencée par un cartel lobbyiste des secteurs de la chimie (nylon), du textile (coton) et de l’exploitation forestière( concurrents directs du chanvre sur le marché du cordage,du textile et de la papeterie) s’ attèle à faire disparaître l’ ensemble de la filière chanvre.

Sous un prétexte de santé publique et de maintien de l’ ordre, le chanvre est présenté uniquement sous un statut de stupéfiant menaçant le bon fonctionnement de la société.

En 1937 le gouvernement US fait passer une loi, le «Marihuana Tax Act» qui instaure une taxation de tous les acteurs de la filière chanvre.

Cette loi entraîna l’ effondrement de la production de chanvre aux USA.

La prohibition US et ses effets s’ étendirent à toute l’Europe occidentale.

Un revirement s’opéra pendant la seconde guerre mondiale,la prohibition  fut levée aux USA, durant la seconde guerre mondiale, lorsque les approvisionnements en jute et en abaca furent coupés en raison des “hostilités”. Les États-Unis incitèrent leurs fermiers à produire massivement du chanvre. Le film Hemp For Victory, réalisé par le gouvernement américain, explique aux fermiers la nécessité de produire du chanvre pour soutenir l’effort de guerre. Avant 1989, l’existence de ce film était méconnue, et le département de l’agriculture des États-Unis, ainsi que la Librairie du Congrès nièrent son existence, jusqu’à ce que deux copies VHS ressurgissent, des mains de Maria Farrow, Carl Packard, et Jack Herer.